De sang et de rage [Le destin d’Orïsha #1] – Tomi Adeyemi

Editions : Nathan

Nombre de pages : 558 pages

Genre : Fantasy, Jeunesse

Résumé :

Il fut un temps où la terre d’Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a faite disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n’était alors qu’une enfant. Aujourd’hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.

Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s’élance dans une quête périlleuse…

Mon avis :

De sang et de rage est le début d’une trilogie qui semble extrêmement prometteuse. A travers cet univers fictif, l’autrice nous renvoie à l’horreur et la réalité de notre propre monde.

Zélie est une jeune devîn. Elle est différente : ses cheveux blancs témoignent de la capacité qu’elle pourrait avoir à manipuler la magie. Or, dans le royaume d’Orïsha, la magie est crainte, et leurs utilisateurs, les Majis, ont été exterminés par le roi. Ainsi, les devîns sont opprimés, et il ne nous faut pas longtemps pour comprendre que le monde est ligué contre eux. Du surnom de « cafard », aux impôts qui ne cessent d’augmenter et à la menace d’esclavage qui plane sur eux, les devîns vivent un enfer. C’est révoltant, et ces discriminations ne sont pas sans rappeler le racisme qui sévit dans notre propre monde. Ce rapprochement n’est d’ailleurs pas anodin, comme en témoigne la note de l’autrice présente à la fin du roman. Ce monde n’est pas un monde merveilleux empli de magie, il est brutal.

A travers ces pages, nous pouvons découvrir des personnages qui m’ont tout de suite plu, ainsi que d’autres que j’ai dû apprendre à apprécier. Zélie, qui a vu sa mère se faire massacrer sous ses yeux alors qu’elle n’était qu’une enfant, souhaite pouvoir se défendre et protéger sa famille. On se rend compte, au fil de l’histoire, qu’elle protège surtout sa famille de la terreur qu’elle ressent. D’ailleurs, sa propre famille n’a pas forcément conscience du combat que mène Zélie : son frère, Tzain, ne la comprend pas tout à fait. S’il essaie de la protéger, il lui reproche aussi régulièrement de tout gâcher. Il semble parfois vouloir la commander, et il est parfois à côté de la plaque. J’ai eu un peu de mal avec lui.

Nous faisons également la connaissance d’Amari, princesse d’Orïsha. Si elle m’a énormément agacée, on a l’occasion de la voir évoluer au fil des pages pour devenir quelqu’un de meilleur. Alors qu’elle craint d’abord la magie, elle apprend à comprendre le potentiel qu’elle représente au contact de Zélie. Amari a également ses propres peurs à surmonter, ses propres mauvais souvenirs. Tout de même, elle pourrait étoffer son vocabulaire en termes de jurons, parce qu’elle nous sert du « Ciel! » à toutes les sauces.

Enfin, le dernier personnage dont nous suivons le point de vue est Inan, le frère d’Amari. Si au début il me faisait pitié, j’ai fini par le détester à la fin de ce tome. Je me suis sentie trahie. J’ai eu l’impression de le voir évoluer au fur et à mesure, pour me rendre compte que ce n’était clairement pas une évolution positive.

En ce qui concerne l’univers, bien qu’il soit brutal, il est très bien construit. On peut apercevoir des choses merveilleuses. Le système de magie est très bien expliqué, mais j’ai tout de même ressenti un manque au niveau des légendes concernant les dieux. J’aurais aimé en savoir plus. Néanmoins, découvrir cet univers à travers trois points de vue très différents est un gros point positif, et c’est même essentiel puisque l’on peut ainsi mieux observer les changements qui s’opèrent dans le développement des personnages.

En bref, cette histoire a un style très agréable et se déroule dans un univers très bien construit.

Note : 5 sur 5.

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